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Venyo, simulateur d’expériences

La start-up Venyo est en plein décollage dans un secteur d’avenir. En à peine 5 ans, elle devient fournisseur mondial de simulateurs à l’industrie aéronautique. Avec un gros plus, une offre commerciale aussi innovante que le concept

Lors du Bourget 2013, la start-up wallonne Venyo avait séduit l’écosystème aéronautique avec un prototype de simulateur de vol inédit, qualifié alors par les experts mondiaux de «Game changer». 

«Il s’agit d’un simulateur de vol professionnel pour B737 NG repensé, moins onéreux et plus facile à employer que les imposantes machines de la concurrence, des appareils fixés sur vérins, coûteux et énergivores», nous indique Jean-Claude Streel, son directeur du développement. Depuis, le concept a fait des petits qui ont obtenu toutes les homologations nécessaires et Venyo s’est fait un nom sur le marché très fermé des simulateurs de vol.

Aujourd’hui, la start-up s’engouffre avec un produit complètement innovant tant dans son approche pédagogique que dans son offre commerciale: face à la concurrence qui vend ses simulateurs entre 10 à 15 millions de dollars l’unité, le simulateur Venyo n’est pas vendu au client, mais placé à sa disposition dans le cadre d’un leasing opérationnel. «Selon le modèle du paiement à l’usage (pay-per-use), Venyo ne vend pas son produit mais le propose exclusivement en leasing opérationnel où le client ne s’engage que sur une utilisation annuelle minimum», précise Jean-Claude Streel, enchaînant : «sur la base de cet engagement, Venyo fournit un prix à l’heure dans une offre «All-in» qui comprend le transport, l’installation sur site, la certification locale, la formation des instructeurs et des techniciens et la maintenance. Ainsi chaque mois, le client ne sera facturé que pour l’utilisation réelle de la machine sans aucune mauvaise surprise».

Pour Jean-Claude Streel, le simulateur à base fixe possède, selon les standards actuels de l’Agence européenne de la Sécurité aérienne (AESA), le plus haut niveau de fidélité par rapport à l’avion de référence qu’on puisse offrir au marché de la formation de pilotes de ligne. Et le nombre de pilotes à former dans le monde est considérable!, le manager parle de 600.000 pilotes qui seraient formés d’ici les 20 prochaines années. «Nos clients sont les compagnies aériennes qui disposent d’une flotte de minimum 30 B737 NG ou MAX comme la Royal Air Maroc, mais aussi les centres de simulateurs qui mutualisent l’utilisation de machines par des compagnies aériennes plus petites ainsi que les écoles qui forment des pilotes de ligne», annonce le manager.

Pour l’instant, la start-up s’est spécialisée dans un seul type de simulateur, celui du Boeing 737 Next Generation. Un choix qui n’est pas fortuit vu que c’est l’avion de ligne le plus vendu au monde avec l’Airbus A320. Quelque deux cents compagnies l’utilisent dans le monde. En rythme de croisière, la firme belge espère produire au moins 8 simulateurs par an. Et «si les affaires marchent bien, elle pourrait développer d’autres types de simulateurs, pour l’A320 notamment». 

 

par badya khalid - CHALLENGE - Du 22 au 28 juin 2018